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champs de bataille
des traces de bataille, à voir, à visiter


moyen-âge
De longue date, le nord de la France est un champ de bataille. Aujourd'hui ce sont surtout les nombreux cimetières militaires des deux guerres mondiales qui nous le rappellent avec insistance. Pour les seules troupes du Commonwealth notre département (le Pas-de-Calais) possède 628 cimetières avec plus de 180.000 victimes. Mais six cents ans avant ces guerres des plus sanglantes les rois français et anglais bataillaient déjà sur ces mêmes terres (la Guerre de Cent Ans) et par la suite le royaume de France et les Ducs de Bourgogne et leurs successeurs se sont disputé ces régions. Il ne reste que peu de traces visibles de ces anciens conflits. De nombreux châteaux ont été construits à cette époque (et précédemment) pour être ensuite de nouveau dévastés.
Au début du moyen-âge se trouvait dans Oeuf même une motte féodale, un château primitif, dans le quartier de l'actuelle église. A cet endroit on ne voit plus qu'un dénivellement dans le paysage (photos: fragment de la tapisserie de Bayeux montrant à droite l'image d'une motte féodale ainsi qu'une maquette fabriquée suivant cette image). Tout près de là, à Wignacourt (un hameau appartenant à la commune de Croisette, village voisin de Oeuf), se trouvait un château dont le paysage actuel trahit encore quelques contours. Il reste un peu plus de choses du château jadis immense de Saint-Pol. Autour de ces ruines se trouvent actuellement en théâtre de plein air et un parcours-santé.
photo: Wikimedia Commons
Quelques kilomètres à l'ouest de Oeuf, à Vieil-Hesdin, un bourg autrefois d'importance égale à Arras, il n'y a pas plus d'évocations du passé glorieux. Comme Oeuf, ce bourg a été pratiquement rasé par l'empereur Charles Quint au milieu du XVIème siècle. Illustration: le siège de (Vieil-)Hesdin, détail (voir la version plus grande en haut de la page).
A Vieil-Hesdin on aperçoit encore ici et là des restes des anciens remparts. Quelques ruines du château médiéval, sur un terrain privé inaccessible au public, sont encore visibles (photo: les restes d'une tour).
L'ancien plan à gauche montre Vieil-Hesdin avec ses remparts, l'actuel réseau routier (en rouge) y est très reconnaissable (l'astérisque marque l'actuelle église du village).

Voir aussi le site Internet de l'association historique du Vieil-Hesdin.

Si vous vous intéressez au moyen-âge, ne manquez pas la visite du musée d'Azincourt entièrement consacré à la célèbre bataille (illustration) qui y a eu lieu en 1415, lors de laquelle les Anglais ont écrasé les Français qui étaient en nombre majeur. Marchant sur Azincourt les Anglais ont dû passer à tout au plus quelques kilomètres de Oeuf. Si vous vous rendez aujourd'hui à Azincourt, vous pourriez faire un détour par Fressin pour y contempler les vastes ruines du château qui se trouvait là à la fin du moyen-âge.
Pour des exemples de forteresses médiévales en meilleur état vous devez voyager un peu plus loin, par exemple à Montreuil (une petite ville totalement emmurée avec une citadelle), Olhain (un château médiéval pratiquement intact avec une avant-cour) ou Bours (donjon).

la grande guerre
Parmi les conflits ultérieurs c'est surtout la Première Guerre Mondiale qui impressionne. Comme pratiquement tous les autres villages Oeuf possède un monument érigé à la mémoire des habitants qui ne sont pas rentrés du front. La liste sur le monument compte vingt-et-un noms, un sacrifice quasi inimaginable -bien que nullement exceptionnel- par rapport aux dimensions de la commune (aujourd'hui 253 habitants, un peu plus à l'époque). Cependant, il reste peu de choses de cette période à Oeuf et dans ses alentours, puisque Oeuf ne s'est jamais trouvé sur la ligne du front.
A quarante minutes en voiture de Oeuf se trouve l'imposant monument de Vimy (près d'Arras, photo) qui commémore le combat mené ici par les Canadiens. Le champ de bataille a été partiellement conservé, avec même quelques tranchées. Vous pouvez y faire la visite guidée d'un tunnel creusé par les Canadiens sous les tranchées ennemies.

seconde guerre mondiale
Bien plus de traces visibles évoquent la Seconde Guerre Mondiale. De très nombreuses troupes allemandes étaient présentes à Oeuf: les équipes de l'artillerie antiaérienne, des installations à projecteurs, et pour l'installation de lancement de V1's de la rue d'Agerue (au niveau du numéro 24). En outre il y avait toujours de nouveaux contingents de conscrits allemands à être formés dans cette région avant d'être envoyés au combat (à une mort quasi certaine) au front de l'est. De nombreux soldats allemands étaient cantonnés chez des familles françaises. Ce fut le cas de ma maison où j'en ai trouvé quelques traces: une cheminée démolie, une croix gammée tailladée dans un rebord de fenêtre et une balle quelque part au grenier.
A seulement quelques kilomètres à l'est de Oeuf, à Siracourt, l'Organisation Todt construisait une immense casemate («blockhaus») pour l'assemblage et le lancement de V1's. Après l'avoir découverte les alliés l'ont très régulièrement bombardée. Les bombardiers venant de l'ouest lâchaient leurs chargements à cet effet souvent de très grande hauteur pile au-dessus de Oeuf. Poursuivant la direction de leur vol ces bombes tombaient alors la plupart du temps sur Siracourt. La photo à gauche montre un bombardier allié après une attaque de Siracourt. Si j'interprète la photo correctement, le bombardier vole plus ou moins en parallèle à la route départementale D939, que j'ai marquée en rouge; le blockhaus, il, se cache sous les nuages de poussière occasionnés par les impacts.
La deuxième photo est une photo d'éclaireur officielle qui donne une impression de l'échelle à laquelle les bombardements se faisaient. En total 30.000 bombes ont été lâchées sur Siracourt.
Les actions guerrières à Oeuf même consistaient principalement en attaques de l'installation de lancement des V1's pendant l'été 1914. Lors de ces bombardements beaucoup de maisons du côté ouest de Oeuf ont été endommagées voire même détruites. Au moins une fois un bombardier allié a été abattu au-dessus de Oeuf; l'appareil s'est écrasé à côté de la route vers Beauvois.
Parmi les civils il y eut deux victimes: Emile Schotter fut tué dans un champ à proximité de l'installation à V1's par l'explosion d'un moteur d'un V1 qui s'était écrasé. L'autre victime, Etienne Lambert, mourut dans une ferme atteinte d'une bombe en déroute. Leurs noms sont cités sur le monument des morts.
Le 31 juillet 1944 une bombe alliée abîma gravement l'église. Seule le clocher put être réparé après la guerre: la nef a été reconstruite dans les années soixante.
Pas loin de St. Omer (à environ trois quarts d'heure de Oeuf) se trouve le blockhaus d'Eperlecques, une énorme casemate destinée à la production d'oxygène liquide ainsi que pour l'assemblage et le lancement de V2's (telle fut tout au moins l'intention originelle). Sur le terrain du complexe se trouve une reconstruction d'une installation de lancement de V1's (photo), comparable à celle qu'il y eut à Oeuf.
Toujours dans la région de St. Omer et de proportions aussi gigantesques est la casemate en forme de coupole (La Coupole, photo) de Helfaut. Dans cette casemate, destinée à devenir une base de lancement de V2's mais qui n'a jamais été utilisée à cet effet, une exposition a été installée sur le Nord-Ouest de la France du temps de l'occupation allemande. Le développement de l'aéronautique y est également traité, puisque celui-ci est une continuation de la technique des V2's.
Près de Calais enfin se trouve la base de V3's peu connue, à Mimoyecques. Le projet était de talonner depuis cette base la ville de Londres avec vingt-cinq immenses canons souterrains (avec un canon de 130 mètres). Des soucis techniques et des attaques répétitives de la part des Alliés l'ont empêché. Les restes de cette base (photo) se visitent.

© 2005 - 2010 Rob Zeldenrust, Oeuf-en-Ternois, France.